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Présentation du thème
LA MONDIALISATION
dans nos assiettes
Problématique :
La mondialisation entraîne t-elle une uniformisation des pratiques alimentaires ?
Axe de recherche: vers une culture globale?
- identités culturelles; uniformisation
L’augmentation des niveaux de vie, l’urbanisation et la mondialisation des échanges transforment les goûts et harmonisent les pratiques alimentaires.
Demain, consommerons-nous tous les mêmes plats ?
Sommaire
Introduction
I La mondialisation de l’alimentation
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La mondialisation du goût
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World food
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Les pôles de diffusion
II Une uniformisation ou un métissage des goûts alimentaires
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un produit (Nutella)
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un lieu de restauration, le fast food (Mcdonald’s)
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les pays émergents touchés (Chine/pays africains)
III Les risques et les débats soulevés pour la diversité culturelle
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la mondialisation ne touche ni tout le monde ni tous les pays (les PMA vs les prix élevés)
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les conséquences de cette nouvelle alimentation (l’obésité)
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le retour des produits du terroires est une solution au risque de perdre une culture nationale (les traditions)
Conclusion
Introduction
Qu'est-ce que la mondialisation ?
La mondialisation désigne le processus par lequel les relations entre les nations sont devenues interdépendantes et ont dépassé les limites physiques et géographiques qui pouvaient exister auparavant. La mondialisation revêt plusieurs aspects, en effet, elle touche la politique, l'économie, la culture, la société ou encore l'information. Elle représente l'ouverture des frontières et l'avènement du commerce international, de la délocalisation et de la libre-circulation des hommes et des biens.
Exemple de mondialisation
A niveau économique on peut constater cette mondialisation par la multiplication des délocalisations de la production et la division internationale du travail. Plus généralement, le symbole de la mondialisation est représenté par l'émergence d'une culture commune, véhiculée par la langue anglaise.
Pourquoi la mondialisation ?
Souvent décrite comme inéluctable, la mondialisation représente l'hégémonie du modèle Américain, mais également le désir de plus en plus marqué des populations de découvrir d'autres cultures et de partager avec d'autres nations. Marshall McLuhan décrivait le monde comme un village global, où chaque acteur est interconnecté, et où les limites spatio-temporelles sont abolies afin de permettre le partage de flux d'informations.
Qu'est-ce que l’uniformisation ?
Etymologie : du latin unus, un, seul, unique et forma, forme, configuration.
L'adjectif "uniforme" désigne ce qui est égal ou semblable, qui présente partout et toujours la même forme, la même façon d’être, qui ne montre aucune variété.
L'uniformisation est un processus qui fait disparaître les caractéristiques distinctives des différents éléments ou individus d'un ensemble et qui tend à leur donner une forme unique.
Exemple : uniformisation des modes de vie.
Uniformisation culturelle
L'uniformisation culturelle est une tendance constatée ou supposée à l'atténuation des différences entre les pays et entre les populations, en matière de culture, de mode de vie, de normes, de valeurs,... Conséquence de la mondialisation, elle résulte de la diffusion des modèles culturels dominants, notamment anglo-saxons. Elle est souvent perçue comme un processus d'expansion, voire d'impérialisme de l'Occident sur le reste du monde.
Sont ainsi mis en évidence :
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la disparition de nombreuses langues et dialectes,
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l'inquiétude de populations quant à la sauvegarde de leurs traditions,
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l'augmentation de la domination culturelle des Etats-Unis :
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diffusion des produits cinématographiques, télévisuels, musicaux,
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enseignes commerciales en anglais,
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produits vestimentaires et nutritionnels promus dans les réalisations audiovisuelles,
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la consommation de produits quasi standardisés sur la planète.
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L’évolution de l’alimentation due à la mondialisation:
L’évolution de l’alimentation accompagne les transformations de notre société. Elle ne peut se comprendre qu’à la lumière des facteurs technologiques, sociologiques, économiques, culturels et même politiques qui ont émaillé l’évolution de notre société au cours des dernières décennies : modifications des modes de vie, évolutions sociologiques, développement socio-économique, progrès technologiques, changement des goûts des consommateurs et des modes de consommation.
Des modifications profondes du mode de vie ont abouti à réduire les dépenses énergétiques dans la vie quotidienne. La mécanisation a contribué à réduire les tâches consommatrices d'énergie, aussi bien au niveau des déplacements, que dans le travail industriel, agricole ou domestique. Dans les usines, les ateliers ou les chantiers, de nombreux engins ont été créés pour décharger l'Homme des travaux fatigants, ceux qui exigent les plus gros efforts musculaires. L'Homme de l'ère industrielle marche de moins en moins, circule en voiture, en transports en commun. Les ascenseurs lui évitent d'avoir à monter les escaliers. De très nombreux appareils ménagers (machine à laver le linge ou la vaisselle, aspirateurs, ...) ont également considérablement allégé son travail domestique.
L'Homme moderne n'a presque plus besoin de lutter contre le froid : les maisons, les bureaux, les ateliers, les transports en commun sont parfaitement chauffés. Ceci entraîne une baisse des dépenses de thermorégulation. Face à la diminution globale des dépenses énergétiques (musculaires et de thermorégulation), les populations des pays industrialisés ont réagi spontanément en réduisant leurs apports énergétiques.
L'amélioration des conditions socio-économiques observée au cours des dernières décades a permis un meilleur accès de la majorité de la population à des aliments plus variés. Si l'on compare l'évolution des salaires et celle du prix des aliments d'origine animale depuis le début du siècle, on constate que le prix de la douzaine d'œufs a augmenté 10 fois moins que le salaire de l'ouvrier métallurgiste, le prix du jambon, 8 fois moins, le prix du kilogramme de bifteck 2,5 fois moins. Ce qui permet aujourd'hui pour l'ouvrier métallurgiste, pour un même temps de travail, de s'offrir une quantité beaucoup plus importante d'aliments source de protéines animales.
Les progrès technologiques ont été particulièrement spectaculaires dans toutes les étapes de la chaîne agro-alimentaire jusqu'à la mise sur le marché des produits : production, conservation, commercialisation, distribution,… Quelques exemples illustrent les progrès accomplis : la sélection des poules pondeuses a permis d'augmenter la production des œufs par poule qui est passée de 130 œufs par an en 1920 à 250 œufs par an actuellement. Un poulet est aujourd'hui commercialisable en 8 à 9 semaines alors que traditionnellement, il était mis sur le marché à 5 ou 6 mois. Les techniques de stérilisation à haute température, de surgélation, de lyophilisation ont amélioré les durées de conservation et favorisé la disponibilité des produits en tous lieux et en toutes saisons. Les modes de préparation familiale ont eux aussi évolué, avec notamment le développement des produits surgelés et de l'usage du four à micro-ondes.
La modification des goûts des consommateurs et de la valeur symbolique attachée aux différents aliments a été également très profonde. La pain et la viande constituent des exemples frappants. Le pain a été longtemps rattaché à des valeurs traditionnelles morales, religieuses ou liées au travail : " jeter du pain était un péché ", " on gagnait son pain à la sueur de son front ", " on avait du pain sur la planche ",.... Aujourd'hui on ne gagne plus son pain, on gagne son bifteck.... Le saumon était autrefois en Bretagne un poisson abondant, donc banal; les employeurs devaient s'engager à ne pas en servir plus de 3 fois par semaine à leur personnel.... La dinde a vécu une évolution inverse : autrefois aliment de prestige, elle est devenue actuellement une viande banale du fait de sa production en élevage industriel. De nombreux aliments venant du bout du monde (kiwis, avocats,…) et de nouvelles cultures culinaires (plats exotiques) ont été largement introduits et se sont intégrés dans les modèles alimentaires traditionnels. A l’inverse, certains aliments consommés traditionnellement depuis plusieurs siècles ont complètement disparu au cours des dernières décennies.
Les changements sociologiques : le développement du travail des femmes, la fréquence des familles monoparentales, la décohabitation des générations et les grands phénomènes d’urbanisation ont également contribué à bouleverser les habitudes et les comportements alimentaires.
D’autre part la " société de consommation " se caractérise par une disponibilité et une accessibilité alimentaire inédite et par une très forte pression de la communication. A une forte incitation à la consommation dans tous les domaines, y compris nutritionnels, répondent les " conseils " nutritionnels les plus divers, en particulier l’idéal minceur. Les traditionnelles peurs alimentaires, qu’elles soient ou non légitimes, sont amplifiées par les médias en toute occasion. Le consommateur se trouve placé devant des messages discordants et bien souvent paradoxaux (" consommez, soyez minces ").
Les références en termes d’alimentation, les " normes " familiales et culturelles étaient établies pour une durée qui dépassait une génération. A l’heure actuelle, elles émanent de manière dominante des médias et ont une durée de vie quasi saisonnière. Le changement des modes de consommation a été très important au cours des dernières décennies, notamment par le développement de la restauration collective qui a connu un remarquable essor depuis 1955. Au début des années 1990, plus de 5 milliards de repas étaient servis chaque année en restauration collective.
Date de dernière mise à jour : samedi, 03 février 2018